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L’invasion de l’Ukraine par la Russie a de lourdes conséquences économiques. En tant que banquier privé, quels conseils donnez-vous à vos clients ?
Nous les appelons à la prudence. La crise actuelle n’a rien à voir avec celle du Covid. Elle n’est pas provoquée par un seul facteur, mais par plusieurs chocs qui poussent les prix toujours plus haut. Il y a eu d’abord la désorganisation des chaînes d’approvisionnement et les pénuries de matières premières liées à la crise du Covid puis à la reprise spectaculaire du printemps 2021. La stratégie « zéro Covid » de la Chine n’a rien arrangé, avec plusieurs épisodes de « stop and go » provoqués par le confinement soudain de métropoles pour endiguer des flambées épidémiques. Et puis, bien sûr, il y a l’envolée des cours de l’énergie alimentée par la guerre en Ukraine. Tout cela va peser durablement sur l’activité. La banque de France et l’Insee ont commencé à réviser à la baisse leurs prévisions de croissance. Et je crains que ce processus continue.
La forte poussée inflationniste vous inquiète-t-elle ?
Il est important de la juguler. La Banque centrale européenne a décidé de s’y attaquer et c’est une bonne chose. Ralentir les rachats d’actifs de la BCE et faire revenir les taux en territoire positif, me paraîtrait justifié. Pour autant, relever les taux d’intérêt de manière significative et durable est-elle la bonne solution face aux problèmes de chaînes logistique qui bloquent les usines ou à l’envolée des prix de l’énergie ?
Y a-t-il selon vous un risque de récession ?
« Tout est possible », a averti le Président Macron. La crise en cours est très sérieuse. Vladimir Poutine n’est pas seul. Une partie importante de son peuple semble le soutenir et, à l’étranger, de grands pays comme la Chine, l’Inde ou le Brésil regardent la Russie avec une certaine bienveillance. Ce retour des BRIC dans le cadre d’une confrontation avec l’Occident a d’ailleurs quelque chose de troublant. La seule bonne nouvelle dans cette période agitée, c’est le spectaculaire réveil de l’Union européenne, facilité par le changement de doctrine de l’Allemagne sur la sécurité.
ODDO BHF est une entreprise franco-allemande. Comment expliquez-vous ce virage à 180 degrés de Berlin ?
Par la crainte qu’inspire la Russie aux Allemands. Si la situation en Ukraine préoccupe les Français, en Allemagne elle ravive un sentiment de crainte très ancré, qui renvoie à la Guerre Froide. Lviv est à moins de 1.000 kilomètres de Berlin. Les dirigeants allemands sont à l’écoute de leur électorat. Le contrat implicite qui les lie impose en effet à l’action du gouvernement de refléter une forme de consensus.
C’est ce qui explique les grandes décisions de l’histoire récente. Si Angela Merkel a ouvert les frontières à un millions de migrants à l’été 2015, c’était pour répondre à l’émotion provoquée par les images des réfugiés syriens sur les routes européennes. De même, le fait que les Allemands aient vu les Italiens mourir aux portes des hôpitaux au printemps 2020, a certainement contribué à ce que leur gouvernement donne son feu vert à la création d’une dette européenne commune de 750 milliards d’euros.
Le processus est le même aujourd’hui. Avec une coalition dirigée par un héritier de l’Ostpolitik, associé à des pacifistes et à des libéraux très pro-business, qui opère un virage à 180 degrés et décide d’injecter 100 milliards dans la défense et de rompre avec l’embargo sur les livraisons d’armes sur des théâtres d’opération.
N’est-ce pas aussi la remise en cause des choix stratégiques et énergétiques des années Merkel ?
La question ne se pose pas dans ces termes. L’Allemagne veut s’adapter à la nouvelle donne, pas remettre en cause les choix du passé. Concernant l’énergie, il n’est d’ailleurs pas du tout question de revenir au nucléaire, mais plutôt d’accélérer le développement des énergies renouvelables. Au niveau international, la priorité est clairement d’approfondir la construction européenne en s’appuyant sur le couple franco-allemand.
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