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Qu’est-ce que le financement export et comment
fonctionne-t-il ?
Définition du financement export et rôle des agences de crédit export
En général, le financement export s’articule autour de l’intervention des agences de crédit export (ACE) telles que Bpifrance. Ces institutions nationales sont soutenues par les gouvernements, qui fournissent des garanties et des assurances dans l’objectif global de promouvoir les exportations nationales. La mission principale des ACE est d’aider les entreprises domestiques à atténuer les risques liés au commerce international, en particulier sur les marchés instables ou émergents. Elles facilitent grandement les exportations en offrant une couverture contre les risques commerciaux comme le défaut de paiement ou les risques politiques dans les pays étrangers (embargo, guerre, risques de conversion et de transfert monétaire). En comblant le manque de financement que les prêteurs privés ne souhaitent pas couvrir, les ACE permettent aux entreprises de s’engager en toute confiance sur des marchés à risque élevé.
Le rôle du financement export dans le commerce mondial
Le financement export joue un rôle essentiel dans la facilitation du commerce international. D’une part, il permet aux acheteurs (qu’il s’agisse d’entreprises privées ou d’entités publiques) d’accéder à des solutions de financement compétitives et adaptées à leurs besoins spécifiques. D’autre part, il réduit les risques de non-paiement pour les exportateurs dans des régions économiquement ou politiquement sensibles.
Il permet ainsi aux entreprises d’étendre leur présence sur les marchés mondiaux tout en maîtrisant les risques financiers et politiques inhérents aux échanges internationaux.
Comment fonctionne le financement export concrètement
L’obtention d’un financement export se déroule en plusieurs étapes. Les acheteurs et emprunteurs locaux (entreprises, banques, gouvernements…) peuvent y accéder par l’intermédiaire de banques, d’agences de crédit export ou directement auprès de sociétés exportatrices. Dans un premier temps, elles doivent évaluer leurs besoins de financement, rassembler la documentation requise et identifier le partenaire financier le plus adapté.
Les principaux acteurs impliqués dans une opération de financement export sont l’importateur et l’exportateur, qui signent ensemble le contrat commercial, ainsi que la banque de financement. Selon les caractéristiques du projet et le profil de risque de la transaction, des banques locales ou des institutions souveraines peuvent également intervenir. Les agences de crédit export jouent aussi un rôle central en apportant une couverture qui réduit les risques pour l’exportateur comme pour la banque de financement.
Une transaction type commence par la signature d’un contrat commercial valide entre l’importateur et l’exportateur. Dès le début, l’une des parties contacte une institution financière pour demander une offre de financement soutenue par une ACE. Après avoir vérifié que l’opération d’exportation est éligible au soutien de cette dernière, une proposition à titre indicatif et sans engagement est transmise. Une fois l’institution financière officiellement mandatée, la demande auprès de l’ACE ainsi que la procédure de vérification (due diligence) peuvent démarrer. Après approbation du crédit, la documentation contractuelle du prêt est élaborée, négociée et approuvée. Lorsque toutes les conditions préalables prévues dans la documentation sont remplies, le prêt est généralement versé à l’exportateur, après présentation des documents de paiement contractuellement exigés. Ces derniers attestent que les livraisons ont bien été effectuées et/ou que les services ont été rendus. L’emprunteur dispose de six mois maximum après la contraction du crédit défini dans le contrat de prêt pour commencer à rembourser.
Principaux éléments d’un financement couvert par une ACE
- En général, le financement est un prêt lié à des exportations dans le cadre d’un projet industriel ou d’infrastructure.
- Le projet doit être éligible au soutien d’une ACE.
- Cette éligibilité dépend de la politique de chaque ACE, incluant un minimum de contenu ou d’ « intérêt » national.
- La disponibilité et le coût du financement adossé à une ACE dépendent des règles de l’Arrangement de l’OCDE sur les crédits à l’exportation bénéficiant d’un soutien public.
- Jusqu’à 85 % de la valeur du contrat d’exportation peut être financée dans le cadre d’un prêt ACE.
- Un minimum de 15 % doit être payé comptant par l’acheteur.
- Une prime de garantie, calculée en fonction du pays et du risque de l’emprunteur, doit être versée à l’ACE.
- Le prêt est généralement versé directement à l’exportateur, au prorata de ses livraisons et prestations.
Les principales formes de financement export
- Le crédit acheteur consiste pour l’importateur à obtenir un prêt d’une institution financière afin de payer l’exportateur. Ce crédit est accordé à un client étranger (entreprise privée ou publique, organisation gouvernemental ou banque locale) dans le but de financer l’achat d’équipements, d’infrastructures et de services connexes fournis par des exportateurs.
- Le crédit-fournisseur permet à l’exportateur d’accorder lui-même un crédit directement à l’importateur. Il est consenti par le fournisseur à son acheteur étranger afin de financer l’acquisition d’équipements, d’infrastructures et de services associés.
- Ces deux formes sont des crédits liés, car ils financent exclusivement une transaction d’exportation spécifique.
- Rachat de créances/forfaiting : rachat de créances excluant tout recours au fournisseur en cas de non-paiement par l’acheteur étranger (débiteur).
- Les prêts non-liés sont accordés à des projets précis à l’étranger sans obligation d’être liés à l’exportation de biens et services. Ils soutiennent généralement des projets liés à l’approvisionnement en matières premières stratégiques ou à la sécurité énergétique.
Les structures essentielles du financement export
Le financement export peut suivre différents modèles de structuration :
- Le prêt direct : un prêt accordé directement par une institution financière à l’acheteur (qui agit également comme emprunteur). Cette structure est réservée aux entreprises disposant d’une forte solvabilité.
- Le prêt bancaire rétrocédé (via une banque locale) : une banque locale agit comme emprunteur direct auprès d’une institution financière internationale. Cette banque locale conclut ensuite un contrat de prêt « miroir » avec l’acheteur final.
- Dans certaines régions du monde, il est également fréquent que les gouvernements, représentés par leur ministère des Finances, empruntent dans le cadre de projets d’infrastructure stratégique dans des secteurs tels que ceux de la santé, de l’énergie, etc.
- Le financement de projet : il soutient des exportations d’infrastructures ou de biens d’équipement à grande échelle, avec remboursement assuré par les flux de trésorerie générés par le projet. Dans ce cas, une société de projet ad hoc (SPV) est créée et agit comme emprunteur.
Les avantages du financement export pour les entreprises
Le financement export offre de nombreux atouts qui renforcent la compétitivité internationale des entreprises. Il leur permet de proposer à leurs clients internationaux des conditions de paiement plus attractives, en leur donnant accès à des capitaux indispensables. Les entreprises peuvent ainsi préserver leur trésorerie et gérer leurs dépenses opérationnelles sans contrainte financière pendant la phase d’exportation.
Le financement export permet aux entreprises de proposer des conditions de paiement avantageuses, rendant leurs produits plus attractifs pour les acheteurs étrangers. Cette flexibilité favorise l’élargissement de la clientèle et l’augmentation des parts de marché, en répondant aux besoins et préférences financiers variés des clients internationaux. Il atténue également les risques politiques et commerciaux, protégeant à la fois les exportateurs et les prêteurs contre les défauts de paiement ou les tensions géopolitiques. Enfin, il améliore la trésorerie des exportateurs, qui perçoivent généralement un paiement anticipé, tandis que l’emprunteur rembourse sur la durée.
Les risques et défis du financement export
Le financement export comporte néanmoins des défis, comme le remboursement du crédit ou les obstacles politiques et réglementaires. Ces facteurs peuvent compliquer les transactions et obligent les entreprises à contourner efficacement les risques tout en respectant rigoureusement les réglementations.
Les acheteurs et emprunteurs doivent répondre à des critères de crédit stricts fixés par les prêteurs. Cela implique souvent de disposer d’une solvabilité solide, de garanties suffisantes lorsque c’est nécessaire, et d’une stabilité financière démontrée. Ne pas remplir ces conditions peut conduire à un refus de financement, limitant ainsi la capacité d’un éventuel acheteur/emprunteur à obtenir les ressources nécessaires.
L’instabilité politique, les récessions économiques ou les changements de politique commerciale internationale peuvent impacter les transactions, limitant ainsi la capacité des entreprises à signer des contrats internationaux ou retardant leurs paiements.
Les entreprises impliquées dans le financement export doivent se conformer aux réglementations internationales, telles que les règles de lutte contre le blanchiment de capitaux (AML, anti-money laundering) et les procédures de connaissance client (KYC, Know Your Customer). Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions juridiques et perturber les activités commerciales.
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